24312715_10215118295620163_8603486220876074175_n

Article rédigé en 2016-2017

29 novembre. Pour mon oncle Thierry, et en souvenir de Shira Banki, que son souvenir soit béni et son sang vengé.

Je suis mal à l'aise avec la manière, dont la gay pride se déroule souvent, à Tel Aviv en particulier. Si la gay pride eût été une manifestation contre l’homophobie, appelant au respect envers la communauté LGBT et à l'acceptation de ses membres, j’y participerai certainement et je pense que ce serait une mitzvah à laquelle tous les Juifs et Juives devraient prendre part les rabbins les premiers; La nudité et les actes d’amour tels que les baisers sont pour moi des actes du domaine privé, que l'on soit hétéro/ homosexualité ou autre. Je ne pense pas que la gay pride, avec ses effusions charnelles et parfois ses danses à moitié dévêtues, soit représentative de la communauté LGBT, communauté divertse, hétérogène dans sa richesse, qui et contenant des personnes de gauche, de droite, des gens aussi bien laïques qu'ultraorthodoxes. Ils serait prétentieux et injurieux de la part des personnes hétérosexuelles d’imaginer qu’ils ont l’apanage de la pudeur ou de la diversité culturelle et religieuse. Je suis persuadée qu’il existe de personnes LGBT qui n’apprécient pas ce défilé, parfois carnavaleresque, auquel elles sont associéses malgré elles. Nombre de bi·homo·transexuels·les n’ont pas n’ont pas envie d’embrasser publiquement leur partenaire.

24129647_10215118287539961_436188945036790872_n

La préférence sexuelle ne se voit pas inscrite sur le front . Certaines personnes croient détenir la capaciter d'identifier l'appartenance sexuelle d'une personne. Si un tel est maniéré et coiffeur alors il serait gay. Il existe des homosexuels maniérés qui sont coiffeurs et fans de mode mais ils ne représentent que leur personne, non pas leur appaertenance sexuelle. Il est tout aussi stupide de croire reconnaître un juif par son nez aquilin et son métier de banquier (et il existe des juifs banquier au nez aquilin). Identifier un pourcentage qui correspond à une vision stéréotypée donc biaisée de l’homosexualité ne contribue qu'au renforcement de ces mêmes clichés. Quid des gays qui ne correspondent pas à l'idée que la société s'en fait mais sont tout aussi nombreux que les danseurs de classique ? Quid de l'homosexuel samal de shayetet (sergent d’une unité d’élite de Tsahal) qui redoute moins les roquettes du Hamass que le moment de se déshabiller devant ses soldats? Quid de la jeune fille de Méa Shearim étudiant à de Beit yaakov (école ultra orthodoxe) qui ne sait plus comment prononcer la bénédiction (“Merci mon Dieu de m’avoir crée telle que je suis)”.

A propos la Torah ne fait nulle mention de l'homosexualité ou d'acte homosexuel féminin. Seul un acte homosexuel masculin est interdit.

24294108_10215118397182702_1747782634811001446_n

Il est inconcevable de ne pas s’opposer publiquement aux discours haineux et homophobes . Il ne sert à rien de nier que la Torah (qui est un livre de morale et non de pédagogie comme l’affirme la Agada ( Chémot 8_13 )) condamne dans des termes très forts, un acte homosexuel masculin (l’acte et non l’homme) acte usuellement traduit par abomination” ( "וְאִישׁ אֲשֶׁר יִשְׁכַּב אֶת זָכָר מִשְׁכְּבֵי אִשָּׁה תּוֹעֵבָה עָשׂוּ שְׁנֵיהֶם מוֹת יוּמָתוּ דְּמֵיהֶם בָּם". Vayikra 20 13). Nulle part il est écrit qu'il est interdit d'"etre" homosexuel, de ressentir une affection ou un désir. La Torah ne s'occupe que d'actes en définissant ce qui est permis et interdit.

En revanche l'homophobie n’a pas à être “une opinion” aussi postmoderne cette société est elle devenue. Les propos homophobes sont intolérables et sont d’autant plus révoltants si on utilise la “religion” (qui n’est pas la mienne) pour justifier ce la profanation du nom divin qu’est l’homophobie (et non l’homosexualité). Et les premiers à devoir prendre position sont les rabbins, (orthodoxes inclus il va de soi, qu’on ne vienne pas à imaginer que la tolérance de l’Autre et l’Amour gratuit soient l’apanage du mouvement libéral). Il suffit de faire défiler les commentaires sur les réseaux sociaux pour constater à quel point la Torah sert d’alibi aux propos les plus haineux, stupides et homophobes. Du florilège que j'ai pu lire sur les réseaux sociaux, les personnes homosexuelles

1/ seraient responsables du déluge au temps de Noah
2/ seraient responsables responsables de la destruction de Sodome et Gomore et même responsables du second beit amikdash (Temple),
3/ ne seraient pas Juives

1/ Pour ce qui est du déluge (maboul), j’attends les sources qui affirmeraient que l’homosexualité ait provoqué le déluge. Il est certes mentionné que parmi nombre d’autres péchés , la débauche sexuelle était présente à l’époque chez les animaux également ( אפילו בהמה חיה ועוף נזקקים לשאינם מינם"). Mais (dans l'hypothèse que l'homosexualité serait cette fameuse débauche), je n’ai jamais lu une seule source qui affirmerait que c’est cette débauche qui serait la cause de déluge. Par contre il existe un passouk en rapport qui parlait du חמס, de vol (et de violence) que Rachi précise en se référant à la gemara (sanhedrin): לא נחתם גזר דינם אלא על הגזל (merci Rav Elie Kling) pour cet enseignement)

2/ Les personnes homosexuelles seraient responsables de la destruction de la destruction de Sodome et Gomore. Est souvent rapporté le terme sodomie pour justifier ce rapport. Hors le terme de sodomie apparaît bien ultérieur (dans le milieu chrétien) et rattache la sodomie à Sodome et Ghomore et non pas l'inverse!

Les enseignements du Hazal ne laissent pourtant aucun doute sur la raison de la destruction de Sodome. Ce n'est pas l'acte sexuel masculin qui en est la cause mais le comportement inhumain face à l'orphelin, au pauvre , à l’étranger qui a conduit à la décision divine: “Voici le crime de Sodome, ta soeur. Elle avait de l'orgueil, vivait dans l'abondance de pain et une oisiveté insouciante elle et ses filles, et ne soutenait pas la main du malheureux et de pauvre. “ יחזקאל טז49 .
On peut également rappeler Rabbi Yehouda: לא נחתם גזר דינם אלא על הגזל. Et enfin les nombreux midrashim qui vont dans la même voie, notamment le midrash concernant Pelotite, fille de Loth, condamnée par les habitants de Sodome à être brûlée vive pour avoir ... donné l’hospitalité. C'est sa clameur qui aurait fait déborder le vase divin et a amené à la décision de Dieu de détruire ces villes où l'hospitalité était devenue crime.

3/A celles et ceux qui pensent que les personnes homosexuelles sont sorti·e·s du peuple juif et sont considérees comme "étrangères" c’est parfaitement inexact. Mais dans l'hypothèse où ce fût vrai, alors nous soulignerons que la Torah nous rabâche pardon nous rappelle, non pas 1 mais 36 fois (dayenou, plus que le shabat) l’interdiction formelle de blesser l’étranger et notre obligation de l’acceuillir, “car vous savez ce au ils ressentent, puisque vous vous-mêmes avez été étrangers en pays Égypte”. (Ex. 23:9) . Il est vrai que 36 fois n’est pas suffisant si on lit la Torah en diagonale. Espérons que ces juges autoproclamés, si à cheval avec une lecture littérale des textes de la Loi juive quant il s'agit de condamner autrui, ,se montrent irréprochables dans leur respect des lois de nida (pureté familiale). N’oublions pas que leur transgression est punie de karet (retranchement du peuple). Si l’on refuse la lecture de la Torah des personnes non hétérosexuelles peut être faudrait il s’assurer du respect de nida avant de faire monter à la Torah un homme/femme qui se serait retranché du peuple. Et il faut rappeller que la transgression du Shabat est considéré par nos Sages comme un acte reniant l’intégralité de la Torah et puni de Sekila si on l'interprète au sens littéral.

Quant au terme "abomination" (toeva) cité si joyeusement par les homophobesLe Talmud Babli נדרים דף נא page alef verset 8, rapporte une discussion entre Rabbi et Bar Kappar : תועבה peut être interpréter non pas dans le sens תועבה (abomination) mais תועה אתה בה. "il s'est égaré" (dans le sens "a perdu son chemin", une énonciation mais sans jugement de valeur dams le Talmud).

Si cette interprétation de la gemara comporte aussi son lot de critiques nous sommes tout de même loin de l'" abominable " verset du Lévitique.
J'aimerais rapporter ici un enseignement de Hanna Spiber(Kling) sur la position du judaïsme quant aux manquements aux commandements divins que nous appelons "péches" , "fautes" . Pourquoi les considérer de manière si cruelle, et si éloignée du judaïsme ? Le mot “hata” en français, traduit par "faute"/"péché", est écrasant psychologiquement est chrétien. Le מלבי"ם (Malbim) dans son livre איילת השחר ) où il explique les differents sens des mots du תנ"ך dit que : חטא : חטא נאמר על הנטייה מדרך הראוי : Dans le judaïsme le mot “hata” s'apparente au sens de "manquement du but": Un peu comme si la vie juive était du tir à l’arc, un “hata” est une flèche qui a raté sa cible. C’est léger une flèche. Ce n'est pas si grave. On peit revommencer. Nous sommes bien loin du lourd poids psychologique du terme "péché", poids si stérile, si lourd que la personne n'en a plus la force d’en tirer une nouvelle.
Sans tomber dans l’autre extrême et croire comme Rav A’ha (souka 38a) , Rav Hisda (kidouchine 30a) et comme Plémo (Kidoushine 81a) que l’homme est capable de tirer “une flèche dans l’oeil de Satan”; après tout l’histoire de Plémo est citée dans la meme page de Talmud que celle citant l’interdit de yihoud (l’isolement entre un homme et une femme) et rappelant les récits des flèches ratées de Rabi Meiir et Rabi Akiva en matière d’attirance sexuelle. Si un homme de l'ampleur de Rabbi Akiva a pu tomber, cela force à l’humilité. Et enseigner que si Plémo l’a bien compris quant aux femmes il n’a pas tilité que Satan pouvait non pas uniquement se présenter sous les traits d’objets de désir charnel à combattre aussi akagiquement que stoiquement mais au contraire sous les traits d’un homme pauvre qui appellerait à son devoir moral, à son ben sens le plus élémentaire, au dessus même de la Torah. La même expérience a été vécue aussi une veille de kipour par Rav Hisda, un homme qui lui aussi utilisait la même expression '"une flèche dans l'œil de Satan" et qui fasse à Rami ben Tamari comprend que combattre Satan se fait dans la générosité et la vision du contexte plutôt que dans le contrôle étriqué de soi et de la Torah. (enseignement de Rav Elie Kahn transmis par E.Kling). L’acceptation et le respect de nos frères et soeurs non hétérosexuel.les en fait bien sûr partie.

On ne le dira jamais assez l’homosexualité n’est pas un choix. (Qui aurait envie de faire face à tant de problèmes que ce soit personnels et sociaux dans le meilleur des cas ou de mettre sa vie en danger dans les pires cas).

D'ailleurs la Torah ne condamne pas l'homosexualité.

Nulle part. Ce qui est interdit c'est un acte sexuel masculin. D'ailleurs rien concernant l'homosexualité féminine. La Torah i

. Pour citer Rav Elie Kling qui s’appuie lui même sur Manitou, “humilier le fauteur (il n'est bpad question d'une faute en particulier ici), l'insulter, le traiter de haut , ne résoudrait pas le problème mais, en augmentant la haine et le dégoût, produirait plus de hilloul hachem que la faute elle même et, par conséquent aggraverait le nombre des fauteurs au lieu de les diminuer.”

Je doute que traiter de mabouls les pseudos responsables du maboul (déluge) les conduise à réviser leurs préférences sexuelles. Le seul moyen de réparer la haine gratuite est au contraire de “déborder d’un amour gratuit”.
Aux fausses bonnes âmes qui croient prendre sur leurs épaules ce mauvais rôle en disant rejeter le Juif non hétéro pour que cette exclusion "le fasse réfléchir" soit disant, chaque personne est responsable de son chemin spiritisme. (Aussi absurde que cela puisse paraître il existe vraiment des gens qui affirment que leurs insultes et leur rejet sont une "mitzvah" (Un commandement divin). Pour une raison mystérieuse ces personnes s'imaginent prendre héroïquement le mauvais rôle de dénoncer leurs frères homosexuels au nom d'un dogme imaginaire. Chers faux religieux ayez la bonté de ne pas cacher votre homophobie derrière la Torah. C'est extrêmement mal odorant.

24059264_10215118308980497_8780217527812024733_n

Il est fascinant de constater la différence de réaction entre ce que la communauté trouve ou non acceptable. Une personne non hétérosexuelle fera face à la violence, au rejet, ayx insultes et aura toutes les peines du monde à participer aux offices comme tout à chacun. En revanche une personne qui ne respecte ni shabat ni les lois de "pureté" familiale (des actes aussi graves selon la Loi) n'aura aucun mal à faire partie de la communauté. Pire encore un homme qui refuse le guett (divorce religieux) à sa femme sera dans nombre de synagogues parfaitement accepté et pourra monter à la Torah, compter dans la prière etc. Pour lui on fera preuve de ce qu'on appelle "tolérance", qui arrondit les angles moraux, un relativisme éthique qui fait un peu plus que flirter avec la lâcheté.. Les réponses sont unanimes, dégoutantes d’amour gratuit mal placé: “Cela ne nous regarde pas”, " ne jugeons pas" “on ne ne connait pas tous les détails” ,“l’empêcher de monter à la Torah vpourrait le dégoûter de faire d’autres mitzvot”. , “c’est sa vie privée”. Tant de souci et de tolérance pour parfois de réelles ordures. Maiis l'homme qui a le malheur de n’embêter personne mais d’aimer simplement un autre homme, lui n’a pas le droit à ses sensibleries

Je suis convaincue que c’est le rôle des rabbins de ne pas rester indifférent et de se le lever de prendre partie, non pas en faveur de l’homosexualité (qu'est ce que cela voudrait il dire d'ailleurs?) mais contre l’homophobie ambiante dans certains milieux qui se rattrapent à la tradition juive par le racisme. Dans le milieu juif traditionnel francophone la pratique religieuse va parfois de pair avec l’homophobie.. Plus l’ on est pratiquant.e et plus on (se) doit d’être tolérant.e (tolérance ne veut pas dire acceptation ). L’image pourtant hautement symbolique d’un grand rabbin d’Israel serrant la main d’une personne homosexuelle blessée lors de la gay pride passe inaperçue.

J'aurais aimé que les gens qui s’insurgent contre la gay pride soient (au moins!) aussi virulents contre l’assassin de la petite Shira zal, assassinée par un fanatique juif à longue barbe lors de la gay pride de Jérusalem. Dans certaines familles traditionnalistes les mots vulgaires sont tolérés voire employés , un “mort aux arabes” est une “opinion” ...en revanche il ne faut pas parler d’homosexualité devant les enfants (on epelle ou chuchote le mot car les pauvres âmes il ne faudrait pas qu’ils puissent soupçonner que l’amour tel qu’ils ne le connaissent pas existe aussi, cela pourrait les perturber, mettons les plutôt devant Game of trones ).Il y a une différence entre des réactions intestines visant en général les personnes homosexuelles et entre parler de l’homosexualité en tant que concept et de manière rationnelle . C’est la différence entre celui qui prie étudie la gmara en havrouta avec une personne gay tout en s'opposant à la legislation du mariage religieux gay et entre le macho qui se sent mal à l'aise de serrer la main d’un homme gay. On ressent je crois très facilement quand l’homosexualité dérange la personne dans son être et que cela dépasse le cérébral. Une attirance bisexuelle un peu dure à assumer quand on ne sort jamais sans collans Madame? Ou bien Monsieur, le fantasme de lesbianisme pourtant si courant dans l’imaginaire masculin mais si difficile à avouer quand on se prend pour un grand tssadik prenant bien garde à enlever tout visage féminin des journaux.

24067824_10215118110455534_6145218565072733586_n

Pourquoi ferions nous pire que nos ennemis en cassant la fraternité et l’unité du peuple? Ni les Egyptiens ni les Nazis n’ont pas fait de distinction entre les Juifs-ves qui trouvaient que la cause de nos malheurs était l’assimilation et entre les Juifs-ves qui au contraire trouvaient que le communautarisme religieux était responsable de la bête antisémite. Sous le III Reich, toute personne qui avait un grand parent Juif était exterminée. Pas de petite étoile jaune en bas de Mein Kanf dispensant certains juifs-ves de la porter. Par contre il nous est enseigné: “Et tu aimeras ton prochain comme toi même” (Rabbi Akiva, Talmud (Yérouchalmi, Nédarime 9:4)). Il nous faut non seulement respecter mais carrément aimer tout le monde. Un peu dur de café! Oui oui aimer tous nos frères et soeurs Juifs et Juives. Même celle qui vote trop à droite, trop à gauche, celui qui n’a pas de kipa, celui qui en a une noire ou pire bariolée aux couleurs de l’arc en ciel, celui-celle qui va à Ouman et même celui qui écrit un Choulhan Arouh féminin rempli d’inepties (la dernière pique m’est destinée).

Par contre, chose tenant du miracle, tous les juifs s‘accordent sur un point! C'est la haine gratuite à l'intérieur du peuple qui a été la cause de notre deuxième exil et de la destruction du second temple. Le Talmud de Jérusalem affirme que "toute génération qui ne mérite pas de voir le Temple reconstruit, c'est comme si elle l'avait détruit elle-même". Yoma 1, 1) J'ai de mes yeux des commentaires facebook affirmant que les homosexuels retardaient la venue de Mashiah et devraient quitter la terre sainte. La reconstruction du Temple et donc la venue du Mashiah étant retardée par la haine gratuite (voire plus haut) il est ironiquement absurde de conclure logiquement que si quelqu'un.e doit quitter la terre sainte car retardant la venue du mashiah il s’agit certes des homos.(phobes)

Les homosexuels sont, dans le langage populaire assimilés à des gens des peureux, un homme qui manque de courage est gratifié par un poétique “tapette”, “pédale”, pédé”. Car comprenez un homme qui a peur ce n’est pas un homme. J'avoue que c'est un véritable mystère pour moi que de qualifier de "lâche" une personne qui a non seulement le courage de s’avouer à soi même une sexualité atypique mais qui est capable de l’affirmer dans une société qui le rejettera.

24129469_10215118304100375_529226383090796129_n

D'ailleurs pourquoi assimiler le courage à la masculinité (carement aux attributs génitaux)? les hommes auraient ils le monopole du courage?

Ces fermes employés dans la vie quotidienne et avec légèreté n'en sont pas moins dangereux : les mots ont un poids, ils décrivent les mécanismes inconscients d’une société ou d’un individu et renforcent ces mêmes mécanismes. Je ne crois pas que dire “tu joues comme une fille” et apprendre que “le genre masculin l’emporte sur le féminin quelque soit le nombre” soit inoffensifs dans l’inconscient culturel et individuel. Les mots ont un poidd une influence, utiliser le terme de “tapette” car “c’est juste une expression”, “Quand bien même la personne utilisant ces "expressions" n'est pas lgbtphobe et a d'ailleurs "un ami homo” : qui lui certifie que ceux qu’il traite si légerement de “tapette” pour rigoler savent à quel point il est n’est pas homophobe? qui lui certifie que celles et ceux qui entendent ce terme ont aussi un “ami homo” ? “On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui: “Pour replacer la citation de Desproges dans son véritable contexte et non dans celui de la croyance devenue populaire, cette phrase ne veut pas dire que certaines personnes n’ont pas d’humour. Ce que Desproges sousentendait est que si une blague antisémite peut être acceptée devant des juifs elle ne peut pas être tolérée devant des gens qui ne sont lavés de tout soupçon de racisme (J.M. Le Pen par exemple).
Dès lors que l’on a un minimum de réflexion sur les origines et évolution du langage, dès lors que l’on est conscient.e de la source et du pouvoir des mots, utiliser des termes si puissants devient une véritable lâcheté intellectuelle qui privilégie la facilité et la spontanéité verbales à la bonté et rationalité (si j’utilisais leur propre langage je les qualifierai de “pédales du langage” mais pour éviter de froisser un égo inversement proportionnel à une virilité fantasque, je souffre le silence peut être que vous aussi alors voici une petite musique dépaysante et sympathique https://www.youtube.com/watch?v=V1bFr2SWP1I en rapport avec le titre de cet article

Le langage et la construction rhétorique permet en général de distinguer immédiatement celui qui aime Israël de celui qui hait les arabes, de la même manière que cela permet de distinguer celui qui rejette la normalisation de l'homosexualité de celui qui a une répulsion instinctive à toucher la main d’un homosexuel. Souvent ce sont les plus sexistes qui sont les plus homophobes car ces adeptes de la virilité stéréotypée imaginent qu un homosexuel le regarde de la même manière que lui lui regarde les femmes, cad avec concupiscence. D'après Natasha Chetvuti “l'homophobie apparaît à la fois comme un produit et un pilier du sexisme. Opinion partagée par Daniel Welzer-Lang pour qui l'homophobie serait le préservatif social de la virilité.

24174203_10215118370142026_1861366362225522138_n Source: http://infosuds.free.fr/20/Homo.htm Concrètement ce concept est incarné par l'homme qui ne pleure ou ne parle pas de ses émotions arguant qu'“il n’est pas une fillette”, celui qui va avoir le réflexe animal de bomber le torse et parler de ses exploits devant un harem pardon un groupe composé d’un grand nombre de femmes, avec un lyrisme qui n’a d’humain que la forme (“babouinerie” aurait dit Solal), c’est celui qui va encourager son pote de vigoureuses claques dans le dos et d’un viril “alleeez mec, vas y t’es pas une tapette”. Mais comprenez c’est pour plaisanter : il a un ami homosexuel qui d’ailleurs n’est pas antisémite puisqu’il a lui même un ami juif. Étonnant comme ces humoristes perdent leur sens de la dérision quand ils sentent qu’on leur manque de respect (par exemple si on les traitait de “pédé”). Alors certes il est vrai que ces spécimens de mâles en rût ne sont pas tous homophobes mais il est à mes yeux indéniable qu’ils ont un problème à régler avec leur vision personnelle de la virilité.

Dans la torah les 3 lettres du mot homme גבר correspondent aux adjectifs gomel hassadim (qui prodigue le bien) bayshan (humble) et rahman (compatissant). Dans le judaïsme un guibor (un homme, un vrai!) est celui qui n’a rien à (se) prouver, qui est maître de ses pulsions et a assez de pouvoir sur lui-même pour contrôler ses inclinations corporelles ou sentimentales. Nous sommes bien loin du concept occidental d’homme classique.

http://www.modernorthodox.fr/declar...

http://fr.chabad.org/library/articl...

http://www.ecoute-juive.com/vie-jui...

http://www.modernorthodox.fr/lettre...

https://www.facebook.com/plugins/po...

https://www.facebook.com/klingelie/...

https://www.facebook.com/plugins/po...

http://dcalin.fr/publications/gentaz.html

https://www.facebook.com/aureliesar...

https://www.youtube.com/watch?v=f-nDKK4rR_0&feature=youtu.be&fbclid=IwAR2Zd9ZtKXkg8Bc-UMCA6LYlVqmDujiPJmKwW0cS0WQyYpKPek3n01DG2r0

24174343_10215118292780092_2319473062495995865_n

Someone over the rainbow

Partager cet article